Descrizione Opera / Biografia
L’Homme éprouve une profonde fascination envers la Nature, sujet d’inspiration, de culte, et d’obsession scientifique. Tous deux entretiennent une relation complexe et entremêlée, sujet mythique cristallisé par des attitudes orphiques et prométhéennes. Dans le contexte actuel de crise environnementale mondiale, il est nécessaire de repenser notre manière d’interagir avec la Nature. L’art est une manière de nous réunir au vivant, il matérialise un dialogue désintéressé et permet de véhiculer une perception esthétique, reniant l’utilitarisme au profit de l’émerveillement, nous amenant ainsi sur le chemin de la contemplation. Pourtant, dans un monde de villes et de mégalopoles où la Nature est rarement accessible autrement que par la représentation que l’on s’en fait, je questionne aujourd’hui son efficacité face à l’urgence de notre situation. Si l’art doit être une réponse au défi de l’écologie, il lui faut repenser ses processus de création consistant à appliquer à la matière ce qui lui vient de l’esprit, au profit d’un système inclusif à la Nature, capable de retransmettre fidèlement son expérience et sa perception. Pour aller à la rencontre du vivant, j’imagine des processus collaboratifs dont la co-production serait l’interprète d’un nouveau monde.
Aujourd’hui les théories d’effondrement de notre civilisation n’ont jamais été aussi plausibles, la collection FOSSILE interroge notre époque sur l’absurdité de notre industrie en imaginant l’héritage que nous allons laisser aux futures générations. FOSSILE donne à la nature l’occasion de nous livrer son interprétation de nos objets de grande consommation et de dénoncer leurs absurdités. À cette occasion, FOSSILE nous livre l’empreinte naturelle de notre bouteille d’eau en plastique. Une bouteille aux formes organiques, dont l’hybridité se traduit par un jeu de lignes vacillant entre figuration et abstraction , renvoyant simultanément à ce qu’elle a été et ce qu’elle est devenue. Un objet dénaturé re-questionnant la pertinence de son origine, ne répondant plus intentionnellement au besoin primaire, dénonçant le règne de l’utilitarisme et la préciosité de la ressource. Une forme semi-humaine, produit d’un système vivant symbiotique, abolissant les frontières entre le monde naturel et humain et marquant le début d’une co-évolution.
La collection FOSSILE présente la sculpture 1 litre, nommée en hommage à sa contenance perdue. Chaque modèles est signés, numérotés et marqués du nom de la série de production dont-il est issus. Tous les procédés mis en place respectent le vivant et favorisent le travail d’artisan d’art de proximité. La réalisation de cette sculpture a nécessité l’intervention de 5 vers de terre durant 20 jours dans un vivarium comprenant 100 g de substrat et 22,5 g de nourriture. L’ensemble à été maintenu à une température avoisinant les 19 °C et une humidité proche des 75 %.
Louis Biron est un Artisan – Designer du vivant né à Grenoble en 1990. Il exprime très tôt un intérêt pour la Nature et les objets d’arts décoratifs. Il suit un cursus dans une École du paysage, tout en suivant des cours de photos, de théâtre et d’art plastique. C’est dans cet environnement, bercé entre l’art et la Nature, qu’il développe ses premières collections. Au sein de l’École Boulle à Paris, il suit un diplôme des métiers d’art avec option ciselure, à travers lequel il conçoit les bases de sa démarche d’artisan-designer du vivant. Inspiré par des artistes et des philosophes tels qu’ Hubert Duprat et Pierre Hadot, il intègre la Nature au cœur même de ses processus de création. Autodidacte, il poursuit sa démarche au sein de l’atelier collectif Edward Tisson dont il est le cofondateur et intègre, en parallèle, différents studios de créations et atelier d’art Parisiens. Lauréat du Grand prix de la création FÈVRES 2015, il prospecte aujourd’hui avec la Nature, à travers des processus variés basés sur le respect, l’observation, autour de thématiques et productions engagées.